Situé à la défense dans la tour ERIA, ce campus de 26 000 mètres carrés inauguré ce mardi 15 février met en relation directe le collectif de l’écosystème cyber en France.

Des acteurs publics et privés, nationaux et internationaux, de grands industriels, mais aussi des start-up, des services de l’État ainsi que des centres de recherche, et même des écoles de formation, tous œuvrent ensemble au profit de la sécurité informatique.

Les objectifs de la création de ce campus sont convergents ; promouvoir l’excellence française en fédérant un écosystème de cybersécurité – simplifier les projets communs et la coopération opérationnels de la sécurité en encourageant les collaborations publiques et privées – faciliter un partage de données d’expertise, de connaissances et d’outils parmi les membres de l’écosystème, dans le but que le campus devienne un haut lieu de l’innovation.

En juillet 2019, Édouard Philippe, sous l’initiative d’Emanuel Macron, confie à Michel Ven Den Berghe, ancien directeur d’orange Cyberdéfense, la mission d’analyser la faisabilité de ce Cyber campus. Il a donc réalisé une étude sur les différents scénarios possible. Notamment sur le choix de son emplacement et sur ses différents critères essentiels d’organisation.

Sa façon de procéder fut la suivante : la priorité était tout d’abord d’analyser ce qui se faisait dans d’autres pays en termes de cybersécurité afin d’élaborer le meilleur scénario possible :
Visiter le centre d’innovation de Skolkovo en Russie, le CyberSpark à Beer- Sheva en Israël ou encore analyser le fonctionnement de la Sillicon Alley à New York.
Dans ce processus, s’est révélé l’importance du choix du lieu. Avec une préoccupation d’avoir un campus proche de la capitale ou en première couronne, car il s’y concentre la majorité des spécialistes de la cybersécurité. D’où le choix stratégique de la Défense pour l’implantation du Cyber campus en France.

Selon Michel Ven Den Berghe  » C’est quand même plus simple quand une partie de l’écosystème est physiquement dans le même lieu ».

Dans une logique de co-construction et de renforcement des synergies entre les acteurs de l’écosystème de la cybersécurité, il y a eu une réelle implication des entreprises, des chercheurs, mais aussi des financeurs dans la préfiguration et dans la concrétisation du futur campus cyber.
En tant qu’acteur principal, l’ANSSI (Agence nationale pour la sécurité de l’information) s’est pleinement investie dans la définition, la création et dans le soutien de cette initiative depuis son origine.

Il y a eu une réelle prise de conscience au niveau des entreprises françaises sur la puissance de cette menace – il est donc maintenant nécessaire de proposer des solutions robustes et centralisées.

Au programme une forte adhésion, Airbus, Bouygues, EDF Suez ainsi que d’autres entreprises sont rentrées au capital à hauteur de 56%, le reste appartient à l´état.

Entre menaces cyber et attaques en règles, il était temps !
Il est important de souligner à quel point ces attaques sont systématiques et sans interruption. Les attaques sont faites par des criminels ou par des états qui entreprennent des démarches assez complexes que ce soit pour des raisons d’espionnages, de sabotage ou encore qui agissent en déstabilisation ou pour des extorsions de fonds. La menace cyber est multiforme, d’où cette réponse pluridisciplinaire à travers le campus Cyber.

Les objectifs du gouvernement après investissement à hauteur de 1 milliard d’euros, sont de parvenir en quelques années à un retour sur investissements estimé à plus de 25 milliards d’euros, de doubler le nombre d’emplois (1600 postes actuels) et de promouvoir l’émergence d’au moins trois licornes françaises.

En ce qui concerne les prévisions futures de déploiement, la province ne restera pas en reste, avec des ouvertures prochaines d’ores et déjà annoncées. Le but est de rendre la cybersécurité plus accessible aux entreprises et aux collectivités ainsi que de créer une sorte de réseaux qui permettrait de prévenir les cyber attaques.

Concurrence déloyale ? Le campus cyber a tout prévu et s’est doté d’une charte « pour éviter des débauchages intempestifs d’une entreprise à l’autre.